18 Avril 2010
Bienheureuse Marie de l'Incarnation
Veuve et Carmélite (1545-1618)
La bienheureuse Marie de l'Incarnation naquit à Paris. Elle fut,
dès sa jeunesse, attirée vers la vie religieuse. Ses parents s'opposèrent à sa vocation, préférant pour elle un riche mariage.
La pieuse enfant dut se résigner ; après quelques années qu'elle passa dans l'humilité, la prière et la
mortification, elle fut mariée à un noble gentilhomme nommé Pierre Acarie. Une fois son sacrifice fait, la jeune épouse ne songea plus qu'à se sanctifier dans ce nouvel état.
Elle éleva ses trois garçons et ses trois filles avec un rare dévouement, surveillant leurs
prières, leurs travaux, leurs jeux, et les soumettant à une règle sage toujours ponctuellement exécutée : "Maintenant je suis vraiment heureuse, leur dit-elle un jour, je vois que vous aimez
Dieu et que Dieu vous aime !"
Son mari eut à subir de grandes épreuves, qu'elle
partagea avec une parfaite résignation. Plus tard, elle n'en parlait qu'avec joie : "Quel temps ! Quels heureux jours ! Qu'on trouve bien Dieu dans l'épreuve !"
Mme Acarie eut la plus grande part à l'introduction des Carmélites en France. Elle entra elle-même au
Carmel après la mort de son mari, à la condition de n'être que sœur converse : "Ma Mère, dit-elle en arrivant, je suis une pauvre mendiante qui vient supplier la Miséricorde divine et me jeter
dans les bras de la religion."
On la vit toujours occupée aux plus bas offices,
cuisine, vaisselle, raccommodage. Parmi les belles paroles qu'on cite d'elle, en voici quelques-unes :
"Le seau du puits ne s'emplit pas à moins qu'il ne s'abaisse ; moi, je reste vide faute de m'abaisser."
"Je suis gonflée d'orgueil comme les reptiles sont gonflés de venin." Dans ses souffrances :"Quoi ! Mourir sans souffrir ! Le désir de souffrir me fera mourir !"
Peu avant sa mort : "Ce que je souffre n'est rien en comparaison de ce que je voudrais souffrir, et pourtant quelles douleurs ! Mon Dieu, ayez pitié de moi."