Fra Angelico exposé à Paris, lumières dans l’obscurité

D’où vient notre fascination pour la peinture de Fra Angelico, qui fait l’objet pour la première fois d’une grande exposition dans un musée français ? Comment expliquer que ces œuvres d’un autre âge resplendissent d’une lumière bienfaisante pour notre temps, arrêtent notre regard et ouvrent un autre horizon à notre monde consumériste ?

ZoomTriptyque avec Ascension, Jugement dernier et Pentecôte © SCALA FLORENCE 2011
© F.DUFOUR - DENIS –REA

Le premier indice nous vient de l’Histoire. Ce dominicain italien n’a lui-même pas vécu à une époque heureuse, mais au milieu de grands troubles : guerres entre cités, conséquences sociales de la peste noire du XIVe siècle, schisme au sein même de la papauté. Par contraste, sa peinture sereine apparaît comme un havre de paix et d’unité, comme un prélude à une renaissance possible. Étrange ressemblance avec notre époque, elle aussi troublée par les lourds nuages d’une crise économique, oùla beauté nous réconcilie avec la Création

Un peu plus profondément encore, le croyant vient puiser dans ces tableaux un reflet de la lumière divine, qui conduit à la contemplation. Jean-Paul II, qui le béatifia, assure ainsi que Fra Angelico « nous fait entrevoir la paix et la douceur du paradis. » Mais cette espérance est aussi le fruit du labeur du peintre, et surtout de sa prière : « Avant de commencer, il priait ; il priait en travaillant ; il priait après avoir travaillé afin que Dieu se servent de ses fresques pour sa Gloire », affirme dans notre dossier l'artiste artiste dominicain contemporain Kim En Joong. (Pour retrouver l’intégralité du dossier à la Une du n° 1760 de Famille Chrétienne, abonnez-vous au magazine !)

La contemplation ne va pas sans le silence – il en est même la condition essentielle. Comme nous le rappelle le thème de la Journée mondiale des communications sociales, qui vient d’être révélé par le Saint-Siège : l’importance du silence.

Paradoxal ? Non, si l’on considère, comme le souligne l’organe romain chargé des médias, que le silence est plus que « l’antidote » au trop-plein d’informations qui nous submerge parfois : il est le « facteur d’intégration » de ces informations. Comme si le silence, finalement, était cette toile de fond nécessaire pour qu’une parole sûre pénètre vraiment au plus profond de notre cœur, au lieu de glisser de manière superficielle dans notre esprit, chassée par une autre information.


Silence et contemplation : voilà peut-être ce qui manque le plus aujourd’hui. Pour les retrouver dans notre vie quotidienne, une piste nous est suggérée par le peintre et verrier Henri Guérin. Il affirme que « la beauté dont la source est en Dieu ne pourra ressurgir sans un profond ressourcement opéré par la liturgie». Tout se tient.

Aymeric Pourbaix

Source : Famille Chrétienne

Exposition Fra Angelico et les maîtres de la lumière. 
Jusqu'au 16 janvier 2012.

Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann - 75008 PARIS
Tel. : + 33 (0)1 45 62 11 59
www.musee-jacquemart-andre.com

Ouvert tous les jours de 10h à 18h.
Nocturnes tous les lundis et samedis jusqu’à 21h30.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article