PRESENTATION
"La dévotion au Coeur de Jésus est la synthèse de toute la religion catholique", affirmait le Pape Pie XII. Tout nous vient
du Coeur de Jésus : l'Eglise, le Pardon, l'Eucharistie et la Vierge Marie.
Jésus, debout dans le Temple, s'écria : "Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive, celui qui croit en moi", selon le mot de l'Ecriture : "De son sein couleront des
fleuves d'eau vive". (Jean 7, 37-39)
Le Coeur de Jésus a été ouvert sur la croix par la lance du soldat et depuis ce temps, il en sort des fleuves d'amour, de tendresse et de miséricorde. Jésus, en montrant son Coeur à sainte
Marguerite-Marie, a fait des promesses à ceux qui auront une dévotion envers son Coeur, c'est-à-dire à "ceux qui regarderont vers Celui qu'ils ont transpercé". Retenons celle-ci :
"Les âmes tièdes deviendront ferventes et les ferventes progresseront rapidement dans la sainteté".
"Par son sacrifice unique, il a mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté". (Hébreux 10, 14)
Le Coeur de Jésus est fournaise ardente, et Il nous invite à nous en approcher pour être remplis de son Amour.
Le Pape Jean XXIII, dans son "Journal de l'Ame", livre le secret de la fécondité de sa vie : "Aujourd'hui, tout ce qui concerne le Sacré-Coeur de Jésus m'est devenu familier et très cher ;
ma vie semble destinée à se dépenser sous la lumière qui émane du tabernacle et c'est au Coeur de Jésus que je dois recourir pour trouver la solution de tous mes troubles. J'ai la conviction
que je serais prêt à verser mon sang pour la cause du Sacré-Coeur. Je veux que la dévotion au Sacré-Coeur, enracinée dans le sacrement d'Amour, soit la mesure de tout mon progrès
spirituel".
DISCOURS DU PAPE JEAN PAUL II AU MONASTÈRE DE LA VISITATION
Paray le Monial (France), 5 octobre 1986
“Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes qu’il n’a rien épargné jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son
Amour”.
Avec émotion, je voudrais rendre grâce pour ce message reçu et transmis ici par sainte Marguerite-Marie Alacoque. Auprès de son
tombeau, je lui demande d’aider sans cesse les hommes à découvrir l’amour du Sauveur et à s’en laisser pénétrer.
Rendons grâce pour le rayonnement de ce Monastère, nous souvenant de ce que disait déjà saint François de Sales des Filles de la
Visitation: “Elles auront le Cœur de Jésus, leur époux crucifié, pour demeure et séjour en ce monde...” Je sais que toute une pléiade de moniale ont été ici des âmes données au Cœur de
Jésus.
Rendons grâce pour l’expérience mystique de sainte Marguerite Marie. Il lui a été donné, avec un éclat particulier mais dans une
existence cachée, de connaître la puissance et la beauté de l’amour du Christ. Dans l’adoration eucharistique, elle a contemplé le Cœur transpercé pour le salut du monde, blessé par le péché
des hommes, mais aussi “source vive” comme en témoigne la lumière qui rayonne des plaies de son corps ressuscité.
Rendons grâce pour l’intimité de l’humble religieuse avec le Sauveur. La souffrance, qui l’a atteinte sous bien des formes, elle l’a
généreusement offerte en union avec la Passion du Christ, en réparation pour le péché du monde. Elle s’est reconnue à la fois témoin du salut opéré par le Fils de Dieu, et appelée à s’associer
par l’offrande d’elle-même à l’œuvre de sa miséricorde.
Rendons grâce pour la rencontre privilégiée de la sainte religieuse avec le Bienheureux Claude La Colombière. Le soutien de ce
fidèle disciple de saint Ignace a permis à Marguerite-Marie de surmonter ses doutes et de discerner l’authentique inspiration de son extraordinaire expérience. Leurs échanges sont un modèle
d’équilibre dans le conseil spirituel. Le Père La Colombière, dans de grandes épreuves, a lui-même reçu les avis éclairés de celle qu’il conseillait.
Rendons grâce pour le vaste développement de l’adoration et de la communion eucharistiques qui ont pris d’ici un nouvel essor, grâce
au culte du Sacré-Cœur favorisé notamment par la Visitation et les Pères jésuites, approuvé ensuite par les Papes. La dévotion particulière des premiers vendredis du mois a porté beaucoup de
fruits, à la suite des messages pressants reçus par Marguerite-Marie. Et je ne puis oublier que les évêques de Pologne avaient obtenu de Clément XIII l’office et la messe du Sacré-Cœur près
d’un siècle (1765) avant que la fête soit étendue à l’Eglise universelle (1856).
Rendons grâce pour tant d’initiatives pastorales et de fondations religieuses qui ont trouvé ici une source d’inspiration
décisive.
Avec vous qui m’accueillez dans cette Chapelle des Apparitions, les Sœurs de la Visitation unies aux autres religieuses
contemplatives du diocèse, avec Monseigneur Gaidon et les chapelains des sanctuaires, invoquons pour toute l’humanité, consacrée au Sacré-Cœur par mon prédécesseur Léon XIII; la grâce
inépuisable de l’amour rédempteur qui découle du Cœur de Jésus.