Au pied de la lettre, il veut dire chemin avec, chemin ensemble. L'idée est belle. La vie chrétienne, aussi bien la vie croyante que la vie ecclésiale est présentée comme un chemin que l'on
parcourt ensemble. L'Eglise est en route vers le Royaume et elle est chargée sur cette route d'annoncer à toutes les nations la Bonne Nouvelle du Salut.
Grâce aux travaux de théologiens,
notamment pour ce qui concerne la France les cardinaux de Lubac, s.j. et Congar, o.p., le Second
Concile du Vatican a parlé de l'Eglise en des termes assez nouveaux
puisés dans la Tradition et l'expérience des Eglises orientales. L'Eglise est communion d'Eglises. Une Eglise existe là où il y a un évêque et un peuple. Sans dire des choses théologiques
compliquées, on comprend aussitôt que la communion entre les évêques est une nécessité appelant à la tenue d'instances ou de réunions qui, en Orient, sont appelées synodes.
Chaque Eglise orientale est gouvernée par le Saint Synode présidé par le Patriarche. En passant, cette approche de l'Eglise comme communion change totalement le rapport entre Eglises en
communion avec Rome et les Eglises dites
orthodoxes. On constate des degrés de communion. La solidité de
cette communion tient à l'existence d'une primauté et à son mode d'exercice. Personne ne conteste la primauté du Siège romain ; c'est le contenu de cette primauté qui fait l'objet de
discussions et d'études, notamment par la Commission internationale catholiques-orthodoxes.
Si, en Orient, chaque Eglise est gouvernée en Synode, présidé par le Patriarche, qui, avec des nuances en ce qui concerne les Eglises orientales catholiques, élit les évêques et le patriarche
et prend toutes les décisions nécessaires à la vie et à la mission de l'Eglise, il n'en va pas de même en Occident dans l'Eglise latine. La structure et l'exercice du pouvoir, qui s'expliquent
par l'histoire, sont bien différents. Le pape ne gouverne pas en Synode. Si un
concile est réuni, ce qui suppose déjà l'accord du pape, ce
concile ne peut pas prendre de décision
indépendamment du pape. Tout cela pour dire qu'il y a une différence substantielle en un synode tel que l'entendent les Eglises orientales et le synode qui tient périodiquement son assemblée à
Rome. Ce dernier, issu de
Vatican
II, est un pas vers plus de synodalité dans l'Eglise. Il apporte un éclairage sur une question posée par le pape qui reste libre de sa décision. Il est arrivé que le pape ratifie les
conclusions de l'Assemblée synodale. De toute façon, ces assemblées synodales donnent lieu à une
exhortation apostolique écrite librement par le
pape à partir des conclusions. Donc, cette assemblée synodale n'a pas le sens d'un synode qui serait célébré par une Eglise patriarcale en Orient.