30 Août 2011
Le propre d’une théorie vraiment scientifique est de pouvoir être discutée pour permettre une éventuelle réfutation. Or, rien de tel avec le gender, puisque dénoncer l’absurdité de cette théorie, c’est forcément être victime de ses préjugés, hérités de sa culture, c’est révéler son racisme, son machisme et son homophobie. Aucun débat n’est ainsi possible, les lois antiraciste et antihomophobie aidant au besoin à faire taire les récalcitrants.
Née aux États-Unis dans les années 60 à la suite d’influences principalement françaises – Beauvoir, Foucault, Derrida… les philosophes de la « déconstruction » –, la théorie du gender a révélé son influence lors de la conférence de l’ONU sur la femme à Pékin, en 1995. Depuis, elle s’impose peu à peu dans les instances internationales en raison de la puissance des lobbies féministe et homosexuel qui la promeuvent. En effet, le gender feminism rejette le féminisme classique jugé trop timoré dans ses revendications d’égalité, son objectif étant infiniment plus radical en visant la destruction de la société patriarcale, ce qui suppose d’aller jusqu’à la « déconstruction » du langage, de la famille, de l’éducation, de la religion, de la culture, de la sexualité… Sorte de néomarxisme, le gender va en réalité beaucoup plus loin pour saper les bases de la société. « Pour les gender feminists, les marxistes ont échoué en voulant se concentrer sur des solutions d’ordre économique sans s’attaquer directement à la famille, la véritable cause des classes » (2).
Cette théorie du gender est l’aboutissement de la folle revendication de notre postmodernité d’une totale autonomie de l’homme qui refuse ce qui s’impose à lui sans qu’il l’ait choisi, allant maintenant jusqu’à façonner lui-même son propre genre, masculin, féminin, bi ou trans ! Outre la religion, bien sûr, qui enseigne l’existence d’un Dieu au-dessus de l’homme, le grand ennemi du gender est la notion de nature : un ordre créé implique en effet une finalité (ce pour quoi on est fait), de même que reconnaître une nature commune à tout homme – qui fonde sa dignité d’être raisonnable – suppose qu’il n’est pas libre de faire tout ce qu’il veut : il est ici limité par la loi naturelle qui s’impose à lui. On voit bien, derrière cette folle évolution, les revendications d’une volonté détachée de toute morale objective qui ne recherche qu’à faire accepter par la société toute pratique qu’elle juge légitime à tel moment. Et, en démocratie relativiste, il suffit d’une majorité pour avaliser n’importe quoi : hier l’avortement (puisque le petit être que l’on tue ne partage pas notre nature humaine qui n’existe pas), aujourd’hui l’union homosexuelle, demain l’euthanasie et, pourquoi pas, la polygamie si une majorité en est d’accord.
Au nom de l’égalitarisme hérité du marxisme, on confond égalité et identité, comme si deux êtres ne pouvaient pas être ontologiquement égaux et cependant différents, complémentaires. La dialectique mise en branle par le gender, à l’instar du marxisme, s’appuie sur la haine et le rejet de l’autre, jugé opprimant car différent. C’est une porte ouverte vers une société inhumaine, vers un totalitarisme effrayant, car il détruit l’homme d’une façon apparemment « douce » mais en réalité très violente en le ramenant au rang d’un vulgaire animal qui ne connaît aucune limite à son propre pouvoir de destruction, brisant tous les interdits les plus structurants – bases d’une civilisation digne de ce nom – ne pouvant que mener à un nihilisme absolu permettant toutes les transgressions.
Dans cette affaire, la responsabilité des « élites » – médiatiques, politiques, intellectuelles… – est gravissime, car jamais une telle théorie ne se serait développée sans leur complaisance et leur soutien massif, sans les attaques incessantes que le modèle familial classique a subi en Occident depuis un demi-siècle, sans l’invraisemblable tyrannie du « politiquement correct » qui étouffe toute pensée – au besoin par la loi – opposée aux normes édictées par les puissants du jour. Si l’information était seulement équilibrée et honnête, jamais une telle théorie n’aurait franchi le seuil de la marginalité, tant il est évident qu’elle heurte le sens commun le plus élémentaire.
En imposant le gender aux lycéens, le gouvernement de « droite » viole les consciences de nombre de parents, ouvrant la voie à une légitime objection de conscience. N’hésitez pas à manifester clairement votre opposition à cette mesure criminelle et scandaleuse (3).
(1) Le gender est un sujet suffisamment grave, nous lui consacrerons un dossier de fond en octobre. (2) Oscar Alzamora Revoredo, dans le très remarquable Lexique des termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques, Conseil pontifical pour la Famille, Téqui, 2005, p. 563. (3) Signez les pétitions des AFC sur www.afc-france.org/education/petition-education et celle sur http://ecole-deboussolee.org/